La vallée des rubis (Joseph Kessel)

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La vallée des rubis (Joseph Kessel)

Mais que m’importaient après tout ces pierres, même les plus précieuses, ces cailloux, même les plus rares et de la teinte du sang le plus pur ! Ce qui tout à coup m’étreignait d’une nostalgie invincible, c’était le souvenir, déjà le souvenir, du petit peuple enfermé dans sa vallée close. […]

Je pensais à Daw Pouanyine, l’aïeule qui avait vu le dernier roi birman; à Daw Hla, la grande et paisible marchande qui, autrefois, portait des sacs de riz ; à son fil Maung Khin Maung, au visage ciselé dans l’ivoire ; à Gopal Singh, le géant barbu au rire d’ogre; à U Nyo, le vieux boy de Julius, si digne, si charmant.

On devine bien ce que Kessel voulait écrire et qu’il a réussi. C’est le livre des rencontres. Des chapitres comme autant de jeux de cartes au coin d’une table, comme autant de matins asiatiques. Là-dedans, l’histoire est secondaire. Ce qui compte, ce qu’il rapporte avec une chaleur contagieuse, c’est le récit de ces illuminés du bout des routes, de ces chercheurs de pierres qu’on aime avec lui parce que leur c½ur est bien plus rouge que les rubis qu’ils espèrent.

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Pascal

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