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Il y a des voyages comme des vacances, du plaisir à chaque pas. Le trek dans les Alpujarras, en Andalousie est de ceux-ci, chaque journée rivalisant de beauté avec la précédente. Et si on demandait au marcheur d’en éliminer une, il serait bien en peine de choisir laquelle… « impossible » trancherait-il.
Il faut savoir que dans la Sierra Nevada (donc les hispanophones auront compris qu’on parle bien d’une chaîne de montagnes enneigées), alors que les Rois Catholiques reprenaient le contrôle de Grenade, la dernière région musulmane sur la péninsule ibérique, au XVème siècle, les derniers maures se réfugièrent dans les montagnes adjacentes, vivant là pendant quelques années encore selon leurs traditions et apposant leur trace dans les habitudes et l’architecture : les Alpujarras.
Villages blancs immaculés, portes en bois, agricultures en terrasses, fontaines et lavoirs, légère altitude entre 1000m et 3483m (le Mulhacen, sommet d’Espagne) sont les caractéristiques de ces vallées écrasées par le soleil en été mais enneigées en hiver. Bien sûr, nous sommes en terre espagnole, donc églises blanches et jambons crus sont omniprésents ! Le printemps et l’automne y sont doux, les vergers abondent, les potagers regorgent de fruits et légumes. Un figuier sur le chemin crée une pause ombragée et surtout succulente mais amène une grande question : des vertes ou des violettes, quelles sont les meilleures figues ? Voici le genre de réflexion qui parsème le séjour, c’est dire comme la vie y est compliquée pour les voyageurs !
J’y guidais cet automne pour la deuxième fois. Il faut bien l’avouer, on aborde ce genre de voyage à guider comme une récompense. Non pas qu’il n’y ait rien à y faire, loin s’en faut, mais les conditions sont idéales. Celui qui veut une journée de repos reste sur la terrasse de la charmante auberge de Ferreirola, visite les séchoirs à jambon de Trevelez ou part en observation des bouquetins aux abords du refuge. Le vin coule – à chacun de choisir s’il coule à flots ou raisonnablement, car selon educalcool.qc.ca, la modération aurait bien meilleur goût –, reste qu’il faut bien marcher le lendemain.
La nourriture, variée, colorée, très généreuse, délicieuse, fait la part belle aux produits locaux et de saison. Se nourrit-on pour avoir l’énergie de marcher ou marche-t-on pour éliminer ce qu’on a avalé ? J’ai mon avis sur ce sujet pour ce voyage ! D’ailleurs, j’aime ce moment, privilège de guide, où je choisis le pique-nique : aujourd’hui ce sera fromage de brebis, pâté de saumon, fuet (une sorte de saucisse très sèche), tomates et huile d’olive (et tiens, ramassons du thym frais pour accompagner), noix et fruits ! Et l’occasion de goûter du turron ou du membrillo lors d’une pause collation. Liste non contractuelle.
Il ne faut pas croire que c’est un trek réservé aux débutants. Bien sûr, il se prête à ceux qui veulent se tester dans des conditions faciles (mais avec des randonnées pas toujours faciles, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit!), mais c’est aussi l’occasion de faire une pause des conditions rudes qu’on a parfois en expédition et s’offrir un peu de douceur. Les vraies vacances presque reposantes!
J’ai plusieurs journées coup de cœur dans ce voyage : la toute première journée de marche, de village blanc en village blanc, en traversant les vergers et potagers, se perdant dans les ruelles sinueuses (blanches, faut-il encore que je précise?) où je rêvasse à comment y installer un bureau régional de Karavaniers en élevant mes chevaux. La journée en boucle depuis Trevelez, et ses deux écosystèmes différents matin/après-midi, avec ses troupeaux de vaches et ses cortijos, petites bergeries d’été, me plait particulièrement. Enfin, l’ascension du Mulhacen : s’il a neigé dans les jours précédents, le paysage n’en est que plus beau, d’autant plus qu’on y monte par la combe – itinéraire bien plus spectaculaire mais aussi un peu plus exigeant que par la voie normale, qu’on prendra pour redescendre ; et la fin d’après-midi au refuge devant un chocolat chaud (ou vin chaud, c’est selon) où l’ambiance montagnarde assagie par rapport à la veille (toute une différence entre un samedi soir et un dimanche soir, même en refuge!) me ravit.
Bientôt 3 semaines que j’ai quitté l’Espagne et je ne me lasse pas des tartines tomates écrasées – huile d’olive au déjeuner. Que l’hiver sera long jusqu’au prochain départ…
Crédit photo: Pierre Fournier, Caroline Farr, Karavaniers
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