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Quand on se plaignait à lui de ce qu’il conduisait souvent la troupe par chemins divers et contrées, revenant souvent bien près d’où il était parti […], il répondait qu’il n’allait, quant à lui, en nul lieu que là où il se trouvait, et qu’il ne pouvait faillir ni tordre sa voie, n’ayant nul projet que de se promener par les lieux inconnus. […] Lui, de même, prenait si grand plaisir à voyager qu’il haïssait le voisinage du lieu où il se dût reposer, et proposait plusieurs desseins de voyager à son aise, s’il pouvait se rendre seul.
Pour être honnête, la seconde moitié du journal du grand homme est désespérante. Il se complait alors à jaboter sur les vertus et caractéristiques des eaux médicinales qu’il utilise abondamment pour soigner sa gravelle. C’est donc l’amorce du voyage qu’il faudra lire. Car il est nullement nécessaire d’aller loin pour savoir voyager. Montaigne est une âme rare, vagabonde, curieuse jusqu’aux plus fins détails. Il lui paraît normal, par exemple, de poursuivre la description de son journal en italien à partir du moment où il passe la frontière, de fuir régulièrement ses concitoyens dans la mesure où il est ailleurs justement pour les voir moins, de s’inquiéter à Rome autant des ruines du Palatinat que des murmures enroués des filles de joie. Une belle leçon de curiosité et d’enthousiasme.
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