Kousouzangpo – retour du Bhoutan

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Kousouzangpo – retour du Bhoutan

Le Bhoutan : paisible, intègre et authentique.

Le Bhoutan, c’est ce petit royaume qui a survécu face aux grands. Ces grands qui le ceinturent, mais ne l’étouffent pas. Il a su manœuvrer pour conserver son essence, malgré les pressions auxquelles il a fait face au cours du temps. C’est un noyau où la culture est omniprésente, tout en étant vraie. Ici, on ne met pas le go et la kira pour faire plaisir aux touristes; c’est comme ça, on doit souvent les porter. Ici, les maisons respectent une architecture imposée, tout en étant uniques. Ici, la photo du roi est présente dans chaque foyer et on souligne pendant des semaines le soixantième anniversaire du 4ième roi, même si son fils a déjà pris les rênes du pays. Ici, on trouve dans les dzongs, ces forteresses, des employés du gouvernement et des moines.

Ici, le Bouddhisme est profondément ancré dans la vie d’une population. On n’apprend pas le Bouddhisme à l’école, on le vit. Ici, les moines sont impliqués dans la vie quotidienne. Ils font une puja pour soigner les maladies causées par les mauvais esprits, même si les soins de santé sont gratuits. Ils se déplacent dans les maisons des nomades, lors de leur retour en automne, pour célébrer une cérémonie pour chasser les mauvais esprits. Les lamas astrologues donnent leurs noms aux enfants et déterminent quels sont les motifs les plus appropriés à peindre sur chaque maison pour assurer sa protection. Ici, on fait des offrandes à chaque repas pour apaiser les divinités protectrices. Ici, on voit des drapeaux de prières au détour de chaque chemin ou sentier, des temples en équilibre dans les falaises, des monastères isolés. Ici, lorsqu’on demande si tout le monde croit aux divinités et aux esprits, la réponse est oui, sans hésitation, en se demandant pourquoi une telle question.

Ici, les enfants parlent aux étrangers, avec le plus grand des sourires, sans aucune méfiance, sans rien demander en retour. Ici personne ne crie ou ne perd patience, avec le temps tout le monde fini par s’entendre. Ici, les gens nous accueillent pour le thé ou pour le souper, tout naturellement, avec toute la générosité qu’on peut imaginer. Ici, les femmes du village nous apportent thé et ara pour nous souhaiter la bienvenue et nous invitent à chanter et danser. Ici, les nomades prennent le temps de nous parler et de nous offrir l’hospitalité. Tout ça, sans jamais penser au retard dans leurs travaux comme nous le ferions. C’est presque trop pour nous. Il faut un certain temps pour bien l’apprécier sans un certain malaise devant tant de bonté.

Ici, c’est des sommets enneigés intègres, non gravis, pour ne pas déranger les esprits, des vastes forêts sans industries, une faune libre de vivre sans la menace d’un fusil, des rivières claires, pures, non polluées, des vraies nuits noires, toutes d’étoiles criblées. Ici, c’est aussi des cultures traditionnelles non traitées, des grains de riz détachés avec les pieds, des prairies alpines où paissent les yacks en liberté, des clochettes de mules qui égayent nos nuitées, des chiens qui dorment toute la journée et font la fête la nuit, sauf celui qui nous a suivi pendant trois journées.

De retour à la maison, ici est déjà devenu là-bas. J’espère toutefois garder bien plus qu’un souvenir de ce pays et de ces gens. Nous avons tellement à apprendre de leur calme et de leur capacité de prendre leur temps, de leur patience et de leur dévouement, de leur sourire et de leur générosité, de leur intégrité et de leur authenticité. Tout ça je l’ai vécu en un mois. Vous ne me croyez pas, à vous d’aller vérifier.

Nancy Dénommée

Novembre 2015

Petit lexique :

go: habit traditionnel pour les hommes

kira: jupe traditionnelle pour les femmes

puja: cérémonie religieuse par les moines

ara: alcool local

dzong: siège du pouvoir civil et religieux

Karavaniers

Karavaniers

«Un camp de base à échelle humaine, sept à huit spécialistes voyages qui pour la plupart sont aussi guides. Un peu plus de 1000 voyageurs par an... assez pour nous donner les moyens de nos ambitions et assez peu pour nous permettre de rester des artisans du voyage d'abord.»

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