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Découvrez le récit d’André Besner, qui à travers son engagement et son goût pour la montagne, nous raconte son aventure au sommet du Mera, Népal.
Expédition au Mont Mera au profit de la Fondation pour enfants diabétiques
En 2007, je me suis mis à la montagne, par hasard, à la suite d’une conversation inopinée lors d’un cocktail. Cette première expédition, au Kilimandjaro en Tanzanie, m’a permis de réaliser que la combinaison expédition-levée de fonds, avait pour effet de mobiliser une majorité de donateurs non seulement au moment de leur don, mais pendant toute la durée de l’expédition avec les informations que je transmettais régulièrement une fois sur la montagne. Désormais, les retours sont aussi excitants et chargés d’émotions que les préparatifs et l’expédition elle-même.
Peu de temps après mon retour du Kilimandjaro, mon neveu Justin était diagnostiqué diabétique de type I. Quel choc! Du même âge que ma plus vieille, tout parent ne peut s’empêcher de faire de la transposition. Je vous rassure, Justin est aujourd’hui un bel adolescent en super forme qui joue au hockey, gère son diabète avec discipline mais peut surtout compter sur des parents, une famille et une Fondation – la Fondation pour enfants diabétiques du Québec – qui le supportent admirablement bien.
Fort de cette première expédition réussie au Kilimandjaro, je remets cela avec l’Aconcagua, en Argentine, avec les Karavaniers, cette fois au profit de la Fondation pour enfants diabétiques. Une magnifique expédition, organisée au quart de tour, bien encadrée avec deux guides de premier plan et où même Dame Nature coopère. Au final, vingt-trois jours de bonheur signés Karavaniers et une levée de fonds personnelle extraordinaire de 35 000 $.
À l’automne 2014, après des départs manqués pour le pic Lénine, je prends la décision d’aller explorer un terrain de jeu qui m’est inconnu, la chaîne de l’Himalaya, au Népal… direction Mont Mera, à 6476 m d’altitude!
Facile après l’Aconcagua dirons certains. Détrompez-vous! D’abord, l’examen du parcours ne révèle pas que des points de départ et d’arrivée à la même altitude peuvent cacher des dénivellations importantes correspondant au passage d’un col et à la descente dans une vallée profonde. Après 6 heures de marche, on en prend pleinement conscience. Après un bain culturel de quelques jours à Bakhtapur, ville voisine de Katmandou, nous voilà aux portes de l’Himalaya, à l’aéroport de Lukla. Le départ en montagne se fait sur la fin de la saison de la mousson, de sorte que des pluies parfois fortes viennent arroser nos fins de journée. Au fil des villages traversés, la gentillesse des népalais ne se dément pas. Nous sommes accueillis partout avec des sourires chaleureux, des « Namaste » aux mains jointes des enfants et des adultes.
Après quelques jours de marche, nous apprenons qu’un éboulement causé par les sols instables en cette fin de mousson barre la route prévue, nous obligeant à emprunter un parcours alternatif qui nous prendra une journée supplémentaire et nous coûtera au final la journée tampon prévue en cas de mauvais temps au sommet. On se croise les doigts pour que la température soit clémente le moment venu.
À une altitude de 4000 m, les avalanches dans les cols voisins nous réveillent parfois d’un grondement sourd suivi de vibrations. Nous aurons même l’opportunité d’observer une avalanche massive en plein jour, confortablement installés au soleil dans le village de Khote, bien en sécurité. Nous apprendrons à la sortie de montagne le sort tragique réservé à plusieurs randonneurs dont trois québécoises entraînées dans une avalanche plus de 200 km à l’ouest de notre position.
Au fil des jours, l’air se raréfie avec les gains en altitude. Le léger essoufflement ressenti à l’aéroport de Lukla à notre arrivée, à 2800 m fait maintenant place à des pauses à chaque pas à plus de 5000 m d’altitude, à Khare. Les fins de journée sont fraîches, les nuits plus froides et le soleil ardent. Nous sommes entourés de pics enneigés et la pureté des bleus du ciel est magnifique. Quels beaux lieux!
Le 10 octobre 2014, nous entreprenons une montée qui nous mènera à High Camp, à 5800 m, sur le glacier. Nous nous approchons du but. L’équipe initiale de 15 porteurs, aide-cuisiniers, cuisinier et guides qui nous accompagnait depuis le début du voyage a été amputée de 4 porteurs après 6 jours puis encore réduite pour la montée au High Camp, à 5800 m, où le séjour est court, moins de 24 heures, et le matériel compté.
Après quelques heures de sommeil, nous nous levons vers 2h et quittons le campement à 2h45 pour tenter d’atteindre le sommet. Nous sommes cinq seulement, dont deux guides. Le vent souffle fort, la température est froide et au fond de moi-même, je suis profondément heureux.
Après près de 2 heures de marche, l’un des grimpeurs, épuisé et transi renonce au sommet et retourne au campement accompagné d’un des guides. Nous continuons notre marche sous le vent, dans l’espoir que le soleil nous réchauffe vers 6h00. À 8h45, nous foulons le sommet du Mont Méra, sous un soleil radieux accompagné de fortes bourrasques. Après une courte célébration et les photos d’usage, nous sommes sur le chemin du retour. Vers 10h30, nous sommes revenus à High Camp où l’équipe nous attend avec boissons chaudes et soupe. Notre compagnon d’aventure nous retrouve avec joie, reposé et bien réchauffé après quelques heures passées dans son sac de couchage. La descente emprunte des sections glacées qui exige toute notre concentration. Ce n’est pas le moment de se relâcher. Trois autres jours seront nécessaires pour retrouver la ville de Lukla.
Au moment du bilan final, je me remémore chacune des 15 journées en montagne en compagnie d’une équipe népalaise dirigée avec bonne humeur et professionnalisme par Dawa, le chef d’expédition. Une attention de tous les instants de leur part et un souci de faire plaisir ont caractérisé chacune des journées passées en leur compagnie. Le chef cuisinier s’est même amusé à nous surprendre avec pizzas et gâteaux. La courtoisie et le respect qui les animent sont contagieux : Danyabaad! Enfin, la vaste expérience de notre guide Karavaniers, Alain Lacroix, et sa connaissance intime du peuple sherpa et des religions hindouistes et bouddhistes nous auront assurés une expérience sécuritaire et riche en apprentissage. Un grand merci Alain!
Au retour, j’apprendrai que ma levée de fonds aura permis d’amasser tout près de 33 000 $ qui seront consacrés à la recherche sur le diabète juvénile et à l’opération du camp d’été Carowanis. C’est une réalisation dont je suis très fier.
On ne revient jamais totalement de ces expéditions et on n’y revient jamais tout à fait en étant la même personne. Les moments vécus, la camaraderie et ce travail en équipe créent des liens et impriment des images qui ne s’estompent pas avec les années. Je vous souhaite le même bonheur!
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