Paul-Emile Victor

Dites nous ce que vous cherchez

Nous avons plein d'articles en stock !

Paul-Emile Victor

Comment un garçon élevé dans l’usine de pipe familiale et qui voulait étudier les Polynésiens est-il devenu un spécialiste des Inuits ?
Paul-Emile Victor, qui s’appelait en réalité Paul Victor avec Eugène comme second prénom, est né à Genève (Suisse), le 28 juin 1907. Il suit les cours de l’Ecole Centrale de Lyon (France) qu’il quitte sans diplôme après son admission au concours d’entrée de l’Ecole Nationale de la Marine Marchande. Après son service militaire dans la Marine Nationale française, il étudie les lettres et les sciences, obtient un brevet de pilote d’avion qui lui servira lorsqu’il s’engage aux Etats-Unis dans l’US Air Force en tant qu’instructeur pendant la seconde guerre mondiale puis est employé dans l’établissement familial de pipes.

En 1934, il rencontre Jean-Baptiste Charcot le célèbre commandant et explorateur polaire français : cette rencontre va bouleverser son destin. Il organise alors sa première expédition polaire, à bord du bateau de ce dernier, le Pourquoi Pas?. Il va passer un an sur la côté est du Groenland, au milieu des Inuits d’Anmassalik, expédition à la suite de laquelle il acquiert en France une aura médiatique. Il faut dire que PEV avait un sens de la communication exceptionnel qui a fait de lui un homme d’influence et populaire. Il repart en 1935 au Groenland qu’il traverse en traineau à chiens d’ouest en est avec deux de ses compagnons de l’expérience précédente et d’un Danois. Arrivé à l’est, il y reste seul pendant 14 mois, au sein d’une famille Inuit dont il apprend la langue et étudie les coutumes. À son retour en France, il rencontre un nouveau grand succès médiatique et scientifique et publie pour le Musée de l’Homme les résultats de son étude sur la culture traditionnelle groenlandaise entièrement organisée autour du phoque.

La seconde guerre mondiale le fait partir en Suède ; à la signature de l’Armistice de 1940, il part au Maroc puis aux Etats-Unis où il crée les escadrilles de recherche et sauvetage des pilotes perdus en milieu polaire. Il obtient à ce titre la double nationalité. Il se marie à sa démobilisation et aura 3 enfants de ce mariage.

C’est en 1947 que Paul-Emile Victor crée les Expéditions Polaires Françaises, grâce à son incroyable charisme et à l’appui des médias et du gouvernement. Pendant les 29 ans qui suivent, 150 expéditions ont lieu : il en dirige personnellement 17 en Terre Adélie et en Antarctique et 14 au pôle nord.
Après l’apogée polaire qu’a été pour lui l’année 1959 et avec son divorce et son remariage (avec une hôtesse de l’air qui habite sur une péniche voisine de la sienne sur les quais de la Seine à Paris et avec qui il aura un fils), il ne redirige plus personnellement d’expédition mais reste très actif dans le domaine des expéditions polaires. Il s’intéresse en parallèle à la Polynésie et se sert de la reconnaissance dont il jouit pour s’engager, notamment quant à la défense de l’environnement. Pour lui, l’écologie doit être une science au service de l’homme. Son engagement est avant tout pratique et se concrétise à travers le « Groupe Paul-Emile Victor pour la défense de l’homme et de son environnement », créé en 1974.

À 69 ans, il prend sa retraite à Bora-Bora sur son Motu (île) vierge avec sa femme. C’est donc dans la Polynésie française qu’il écrit ses mémoires et ses articles. Il y meurt le 7 mars 1995, âgé de 88 ans en laissant derrière lui un grand héritage scientifique.

Rappelons-nous ce qu’il a dit :
« Ce n’est pas ce que nous sommes qui nous empêche de réaliser nos rêves ; c’est ce que nous croyons que nous ne sommes pas. »
« L’aventure est un état d’esprit. Elle se trouve dans le c½ur de l’homme. L’aventure, c’est être capable de refuser son destin, être prêt à partir à tout moment, concevoir encore et toujours de nouveaux projets, ne pas être assis, c’est en un mot vivre sa vie et la construire. »

Julie

Care

Comments are closed here.