Crédit photo – Hugo Baillargeon

Sur les sentiers que les pèlerins empruntaient, au temps jadis, pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle, nous embrassons une religion révolutionnaire : celle du pas et de sa lenteur…

Notre pèlerinage est spatial. Car voyager à pied, c’est emprunter des sentiers qui ne nous sont pas familiers. C’est traverser des paysages longtemps imaginés. C’est appréhender d’une façon nouvelle les notions de distance, d’étape, de progression, de chemin…

Notre pèlerinage est temporel. Car voyager à pied nous ramène à l’époque pas si lointaine où la marche était la normalité. L’effort qu’elle nous arrache permet d’apprécier à leur juste valeur les auberges où nous ôtons nos souliers. Le repos que ces gîtes nous procurent est bien mérité et n’en est que plus réparateur. Nous nous réjouissons aussi du temps passé autour de la table, de ces bons repas arrosés de vins et du temps partagé à les savourer, en se rappelant les difficultés, les joies et les plaisirs de la journée passée.

Mais notre pèlerinage est avant tout intérieur. Car voyager à pied, c’est aussi adopter un rythme que l’on prétend souvent ne pas avoir le luxe de s’offrir. Oublier le temps; oublier le quotidien pour mieux vivre le présent; oublier les raisons qui nous ont poussés à voyager; oublier notre objectif même! C’est peut-être là le pèlerinage le plus profond, quand ce qui compte n’est plus tant le bout du chemin que le chemin lui-même…

France – Compostelle… le chemin, 15 jours, niveau1+

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