Court Serpent (Bernard du Boucheron)

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Court Serpent (Bernard du Boucheron)

Nous comprîmes que nous étions proches des établissements où Votre Éminence m’avait dépêché. […] Qu’elle imagine toutefois que ces fjords, couverts de neige et encombrés par le gel de la mer, offrent un spectacle de désolation où le vent et le froid ne laissent pousser aucun arbre ; et Votre Éminence comprendra pourquoi je doutais bientôt de la pertinence de son mandat et de la présence de chrétiens dans ces confins désolés. J’en vins à douter de la tradition qui faisait de ces rivages une lointaine et ancienne colonie de notre patrie, et des annales d’Islande qui en témoignent, auxquelles j’avais appris à faire crédit bien qu’elles soient écrites en langue barbare.

Une réussite dans la mesure où l’auteur rend crédible, tant au niveau de l’écriture que des tribulations, le rapport désenchanté d’un abbé du Moyen Age concernant des colonies établies autrefois sur ce qui paraît ressembler au Groenland. On découvre avec lui ce qui s’est conservé dans ce frigo du nord. Au fond d’une telle glaciation, on ne s’étonne pas de la violence du récit, par exemple des bûchers vacillants que l’abbé trouve heureux d’avoir expérimentés pour l’excellente raison qu’ils font mourir à petit feu et donc permettent aux pécheurs réchauffés la fruition d’un repentir avant de succomber. Les hommes d’église de l’Histoire véritable, au moment d’amorcer leur fureur inquisitoire, n’entendaient pas plus à rire que cet abbé romanesque.

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Pascal

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