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Les fils de la communication au Pakistan
Crédit photo – Marc Boulianne
Non, vraiment, plus moyen de mettre un frein aux avancées technologiques, au progrès et à l’ « accessibilité »… Je mets des guillemets autour de ce mot car outre sa laideur, dont j’espère me prémunir grâce à l’utilisation ostensible de ces marqueurs, il s’en dégage une idée d’avancement démocratique quand il ne s’agira jamais, en fait, que de nous vendre une illusion de liberté. Et plus concrètement encore : de nous vendre des bébelles… Je m’explique.
C’est officiel, c’est prouvé : il est maintenant possible de faire un appel du sommet de l’Everest avec son téléphone cellulaire. Alleluia! Quelle avancée merveilleuse! Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour la téléphonie mobile! Comment faisions-nous pour vivre avant, je vous le demande?
Nous avions le téléphone satellite (quel archaïsme!), nous aurons bientôt les Têtes à claques sur le toit du monde… Nous avions le bruissement du vent soulevant un panache de neige (quétaine…), nous aurons demain la dernière sonnerie composée par Paris Hilton en personne! (lol)
De là à évoquer l’utilité des téléphones cellulaires en voyage ou, plus généralement, de tous ces appareils qui n’existaient pas il y a encore quelques années et qui aujourd’hui nous paraissent indispensables, il n’y a qu’un pas que je m’empresse de franchir!
Que nous restera-t-il à raconter, à notre retour de voyage, si nous nous empressons chaque soir, recroquevillés sous notre tente, d’alimenter notre blog en flux tendu grâce à notre blackberry ? Où sera la surprise si, devant l’étalage du marchand de souvenirs, nous appelons notre belle-mère avec notre cellulaire pour lui demander ce qu’elle préfèrerait avoir: la flûte de Pan ou le poncho? Contre qui râlerons-nous, devant la piètre qualité de nos photographies, si ce n’est plus contre la personne ayant développé nos pellicules et que l’on accuse d’avoir tout gâché? L’excitation du voyage, c’est bien sûr pendant le voyage qu’on l’éprouve, mais c’est aussi avant, et bien souvent après…
Cette « accessibilité » est-elle constitutive du bonheur? Est-elle même garante de notre sécurité? Ces bébelles technologiques que l’on associe toujours – par habitude ou par conditionnement? – aux idées d’avancée, de progrès, de prouesse, de miracle, de génie, etc., sont-elles à ce point indispensables qu’il faille en faire des protubérances de notre corps? (Tout le monde a vu ces personnes avec des écouteurs de cellulaire fixés en permanence à leur oreille!) D’ici à ce que ces objets deviennent constitutifs de notre être…
La prochaine étape? Un escalier jusqu’au sommet de l’Everest! Et croyez-moi, j’aimerais que cela soit dit sur le ton de la plaisanterie…
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Lorsque je voyage, je préfère enregistrer, photographier, imaginer quoi a qui…
Pour le plaisir du voyage qui se continue après en racontant et en découvrant les sourires de plaisir…
Bonjour,
Je suis une anti-cellulaire à 100 % (ou presque) et je n’en possède aucun. J’étais très contente de lire ce message. Je me suis dit: « Enfin, quelqu’un qui a une opinion négative sur ces bébelles de la technologie ». Lorsqu’on me répond: »c’est vraiment nécessaire d’avoir un cellulaire au cas où je serais en panne » ou encore »je veux que mes enfants ou mon mari-chum ou ma belle-mère soient capables de me joindre peu importe où je suis », je me dis que tous ces gens ne sont pas débrouillards pour 5 cennes. Ceux-ci n’existaient pas avant et on se démerdait avec les moyens que l’on avait. Pour certaines personnes, le cellulaire est rendu une drogue au même titre que la cigarette, l’alcool ou encore le Coca Cola, ils ne font pas un pas sans l’avoir avec eux. Sur 10 personnes rencontrées à l’épicerie, au moins 5 à 6 parlent dans leur cellulaire pour dire quoi ???? Des niaiseries… Même sur les pentes de ski alpin, j’en ai vu qui arrêtaient de skier pour répondre au téléphone.
Bon OK, j’arrête de bitcher, mais ça m’a fait du bien.
Bonne journée.
Sylvie.
Pour avoir parcouru moi même le Népal, je reconnais que la photo plein de fils me dit quelque chose. Je ne crois pas que cette commodité soit pour que nous puissions, nous touristes, faire notre compte rendu quotidien. Mais pour les gens, comme ce jeune homme rencontré dans le bus qui se trainait, et qui avait du marcher 3 jours pour avoir l’opinion du médecin, c’est une bonne affaire le cell. Surtout dans un pays où les gens sont si eloignés de tout. Je suis bien contente qu’ils aient accès à ce service. Tant qu’à nous, faisons-en un bon usage, et laissons le à la maison si on ne peux s’empêcher de l’utiliser.
À Doris,
Bien d’accord avec vous quant à l’accès à des commodités telles que celles-ci pour les communautés d’ailleurs, reculées ou pas. Vous pouvez consulter ce que nous disons des « réalités locales et du progrès global » dans notre charte éthique.
Pour le reste, nos commentaires concernaient surtout le voyage et les voyageurs.
Bien à vous!