Kilimandjaro – Récit d’un voyageur

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Kilimandjaro – Récit d’un voyageur

Nous reproduisons ici, avec son accord, le récit de Richard Rousseau, un voyageur ayant réalisé l’ascension du Kilimandjaro avec Karavaniers.

 

Cantley, lundi le 19 février 2007

Bonjour tout le monde,

Voilà, c’est fait! Notre beau voyage est terminé. Nous voici enfin de retour à la maison! Notre voyage a pris fin vendredi le 16 février, 18h00, à l’aéroport de Montréal. Mon épouse Hélène et moi, en plus de 3 autres compagnons(gnes) de route et de 2 guides Karavaniers, avons gravi avec succès le mont Meru, 4566 m, et le Kilimandjaro, 5895 m, sans aucune difficulté, à part la fatigue, et fait un safari de 5 jours dans les plaines du Sarengeti, le cratère Ngorongoro et le lac Manyara. Pas de mal d’altitude, par de morsures de lions, même pas de mal de jambes. Que des coups de soleil, de la fatigue et des souvenirs extraordinaires pleins la tête. Mais n’anticipons rien et laissez-moi vous décrire ces 3 étapes du voyage. Puis, j’en tirerai les conclusions qui s’imposent.

En premier lieu, nous grimpons le mont Meru, dont le sommet est situé à une vingtaine de kilomètres de celui du Kilimandjaro. Nous faisons l’ascension de cette montagne pour nous acclimater à l’altitude. C’est une sorte de pratique pour faciliter l’ascension du Kili. L’ascension et la descente de cette montagne se font en 4 jours, avec 3 nuits passées dans des refuges de montagne. Nous dormons au premier refuge à 2500 m (8,200 pi), puis au second à 3500 m (11,500 pi). La troisième journée est spéciale, très spéciale… Nous sommes partis du refuge de 3500 m, à 2h00 de la nuit, sous une pluie battante, pour se rendre au sommet, à 4566 m (15,000 pi), en 7h00 de marche, le tout sous la pluie. La dernière partie de l’ascension a été éprouvante pour moi, car j’étais malade : manque de sommeil, perte d’énergie due à la diarrhée, et somnolence dû à un Gravol que j’avais pris pour éviter les vomissements. Mais j’ai réussi quand même. Hélène aussi et tout le reste du groupe, 7 personnes en tout. Puis retour jusqu’au refuge à 3500 m, après un autre 5 heures de marche, toujours sous la pluie. Donc en tout, 12 heures de marche, que tout le groupe a effectué avec assez de facilité. Nous étions tous de bons marcheurs. À part la fatigue, pas de mal d’altitude, beaucoup de ténacité et un moral du tonnerre. La quatrième journée, se passe à marcher de 3500 m à la base de la montagne, en 6 heures. On termine la journée dans un bel hôtel africain, lits confortables avec moustiquaire, tous très heureux de notre exploit!

Après une journée de repos, nous repartons pour l’ascension du Kilimandjaro. Les quatre premiers jours de l’ascencion, jusqu’à 4600 m (15,000 pi) sont faciles puisque c’est de la répétition semblable au Meru : décors et altitude. Le cinquième jour est la journée la plus difficile. En effet, on passe de 4600 m à 5700 m, soit une dénivellation de 1,1 km, à une altitude de plus de 5000 m. Pas facile. L’un d’entre nous a dû abandonner, après des efforts surhumains, trop malade pour continuer. Probablement que la veille il aurait pu faire l’ascension, ou deux jours plus tard, mais cette journée-là, il en pouvait plus à cause de la maladie. Malgré tout, il a réussi à se rendre jusqu’à 5000 m, et pour ça, il mérite notre respect et admiration. Arrivé à 5700 m, nous avons campé dans la neige, à seulement 200 m du sommet. À ma grande surprise, nous n’avions aucune difficulté à respirer et tous ont bien dormi. Le lendemain, on quitte le camp à 5h00 du matin, avec lampe frontale, en grimpant pendant une heure dans la neige. J’étais très excité. Pas de mal d’altitude, pas de fatigue, seulement l’envie très forte d’atteindre le sommet. En arrivant au sommet, nous étions tous euphoriques, sans aucun problème de santé, sauf Hélène qui se sentait plus fatiguée que les autres. Malgré tout, elle était là, à côté de moi, je l’ai embrassé avec beaucoup d’amour et de passion, j’étais très fier d’elle, elle qui m’avait suivi dans ma folie d’aller au sommet du Kilimandjaro. Quelle femme formidable! Puis nous redescendons jusqu’à 3100m, où nous passons notre dernière nuit sur la montagne et finalement, le lendemain, de là jusqu’à la base de la montagne, où les porteurs nous attendaient avec chants, musique, danses et un bon repas chaud. Quelle chaleur humaine de leur part. Que de beaux sourires, de félicitations, de joies partagées, de serrements de mains chaleureux, l’allégresse, quoi! Hélène et moi n’oublierons jamais tous ces moments passés sur la montagne, toute l’émotion ressentie. Ce sont ces moments magiques qui nous font oublier toutes les fatigues et que nous nous rappellerons le reste de notre vie. Puis retour à notre premier hôtel d’Arusha où bière, douche, repas et une bonne nuit de sommeil sont les bienvenus.

Le lendemain, nous repartons pour 5 jours de safari dans les plaines du Sarengeti, le cratère Ngorongoro et le lac Manyara. C’est le royaume des animaux sauvages. Pouvez-vous imaginer un troupeau de gnous de plus de 1 million de têtes? Oui, j’ai bien dit un million de têtes! C’est impressionnant. En plus, on y trouve éléphants, buffles, zèbres, gnous, lions, léopards, guépards, gazelles, girafes, hippopotames, rhinocéros, etc. C’est sûrement la plus forte concentration d’animaux sauvages dans un territoire donné au monde. À cause de la quantité d’animaux, et de la variété, de la quantité de nourriture pour tous, et du climat, je suis persuadé que cette région est le berceau de l’humanité. Charles Darwin en aurait sûrement conclu la même chose. Après avoir vu ça, on ne regarde plus notre petite planète de la même façon. L’évolution est évidente.

Pour conclure, on dit que le Kili donne l’occasion aux gens ordinaires de faire quelque chose d’extraordinaire. C’est le cas. Certains nous ont dit qu’on était fou de faire une telle ascension. Je note cependant, que ceux qui disent ça sont souvent des pantouflards chroniques, préoccupés uniquement par les banalités du quotidien (manger, dormir, boulot), qui ont une vie plate et ennuyeuse, qui vieillissent à vue d’½il, et qui prennent des pilules à la tonne. S’ils préfèrent leur style de vie à la nôtre, tant mieux pour eux. Cependant, ce n’est pas mon cas et je préfère nettement plus ma façon de vivre, qui est plus excitante.

Maintenant, l’éternelle question, pourquoi faire un tel voyage? Pourquoi se donner autant de mal à grimper une montagne, alors qu’arrivé au sommet, on se dépêche de redescendre? Simplement, pour vivre des moments inoubliables, une expérience de vie que l’on va se rappeler le reste de nos jours. À 80 ans, je sais que je vais me rappeler qu’à 60 ans, j’ai gravi le Kilimandjaro. Ce souvenir restera toujours présent dans ma mémoire, comme la journée de mon mariage avec Hélène, la naissance de mes trois enfants, la construction de la maison, l’obtention de mon Doctorat, etc. Ces quelques moments magiques qui meublent une existence viennent nous rappeler que la vie est excitante à vivre, qu’elle vaut la peine d’être vécue. Chez nous, pas d’ennui, que de beaux projets plus excitants les uns que les autres. Je note également que notre vie de couple se porte à merveille, même après 32 ans de vie commune, que plusieurs nous envient. Tout ça finalement s’appelle le bonheur, un bonheur partagé avec ma conjointe. Ça m’incite à continuer à avoir des projets fous, fous…

Richard Rousseau

Voyage Karavaniers
Tanzanie – Kilimandjaro et safari

Matthieu

3 Comments

  • Geneviève Prévost

    Monsieur Rousseau, vous savez certainement que vous avez un ancêtre « de patronyme » qui aurait certainement apprécié l’Afrique à votre manière. Et conserver un « moral du tonnerre » sous 12 heures de pluie, c’est quelque chose… 🙂 Bravo!
    Et pour répondre à votre éternelle question, à savoir « pourquoi voyager? », je dirai seulement qu’il n’y a que ceux qui ne voyagent pas qui la posent…

    18/04/2007 at 20:27
  • marianne

    nice…grace a vous je vais faire un foule de bon projet de géo graphie!!

    14/04/2008 at 20:02
  • Rosie

    Bonjour ! Vous m’inspirer, je quitte justement en décembre prochain pour faire le voyage afin d’amasser des sous pour la Société québecoise pour les enfants handicapés. Je sais que je dois être grandement en forme. Avez-vous d’autres conseils?

    22/05/2008 at 10:05

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