Le quotidien d’un village népalais

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Le quotidien d’un village népalais

Marie-Josée nous raconte son passage par le monastère de Thuptencholing

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Les marches de pierre remontent le long du ruisseau, à l’ombre des pins. Quelques moulins à prière, activés par l’eau du torrent, font tinter leurs clochettes à un rythme régulier. Au haut du long escalier qui mène à la cour du monastère, un moine s’appuie sur les portes de bois peintes qui s’ouvrent lourdement. Nous laissons nos chaussures sur le pas de la porte, à côté de dizaines d’autres. L’intérieur vibre d’une centaine de voix féminines, qui récitent des mantras sur un ton monocorde. Une nonne plutôt jeune, le crâne rasé, se faufile entre les rangs serrés formés par ses consœurs,  assises en tailleur, et leur sert le déjeuner.  Le rituel est réglé au quart de tour, répété quotidiennement.

Après la puja (cérémonie), les nonnes regagnent leur quartier dans le brouhaha des plus jeunes, et le froissement des tuniques des plus âgées. À la fontaine commune, je salue celle qui servait le déjeuner. D’un grand geste de la main et d’un sourire, elle m’invite à pénétrer sous son toit. L’intérieur fait à peine 5 ou 6 mètres carrés : elles y vivent à trois, avec sa mère, qui n’est pas nonne. Je la découvre, une fois mes yeux habitués à la pénombre, assise sur une couverture repliée au sol. Ses longs cheveux sont en broussaille, son sourire édenté. Réfugiée tibétaine, elle est hébergée ici par sa fille.  Rapidement, sur mes genoux, s’accumulent de vieilles photos de la famille restée au Tibet. Qu’ils ne reverront pas. Je partage le thé au beurre avec elle, serrant les dents pour ne pas recracher cette boisson à laquelle je n’arrive pas à m’habituer, malgré plusieurs voyages en région tibétaine.  Mais dans ce lieu, avec ces femmes qui sont maintenant penchées sur moi comme si nous étions intimes, leurs coudes sur mes épaules, il est plus doux que jamais. J’en reprends trois verres et continue de les écouter, sourire aux lèvres.img_8481_622

Karavaniers

Karavaniers

«Un camp de base à échelle humaine, sept à huit spécialistes voyages qui pour la plupart sont aussi guides. Un peu plus de 1000 voyageurs par an... assez pour nous donner les moyens de nos ambitions et assez peu pour nous permettre de rester des artisans du voyage d'abord.»

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