En 2011…

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En 2011…


Crédit photo: Marie-Josée Talbot

En 2011, je fais plus de sport.

En 2011, je mange plus de légumes.

En 2011, je pars loin, très loin, là où personne ne s’aventure.

Un bref coup d’½il sur la carte du monde révèle que les zones encore inexploitées par la grosse industrie touristique sont de plus en plus rares. La technologie a effacé les problèmes de distance et, de nos jours, c’est souvent les régimes politiques qui déterminent le degré d’isolement d’un pays. Le Pérou reste largement plus visité que le Nicaragua et que dire de la Thaïlande par rapport à sa voisine la Birmanie?! La question se pose alors tout naturellement : peut-on faire du tourisme partout ?

Cette réflexion philosophique n’a évidement aucune bonne réponse… néanmoins des pistes de réflexions pourront nous aider à construire notre opinion.

En premier lieu, comme l’indiquait Emmanuelle Foiry, directrice générale de l’agence de voyages Kuoni : « Il n’existe pas de petites ou de grandes dictatures ». Il serait donc un peu irresponsable de cataloguer la Birmanie comme une « dictature atroce », en oubliant que la Chine, le Vietnam ou la Tunisie, qui bénéficient d’une meilleure image touristique, possèdent néanmoins des régimes très répressifs et souvent peu regardants en matière de droit de l’Homme.

D’autre part, ne voyager que dans des pays où les droits de l’homme sont strictement respectés consisterait à boycotter les deux tiers de la planète. En partant du principe qu’un voyageur est avant tout un témoin, on peut donc envisager de visiter ces pays tout en se faisant l’écho de la situation une fois de retour dans son pays. Ainsi, ce voyageur sur un forum de voyage qui expliquait qu’un autre voyageur, rencontré au cours d’un voyage en Birmanie, lui avait confié un livre en lui indiquant : « Maintiens ce livre en Birmanie. Il ne doit pas sortir des frontières. Tu dois donc à ton tour le transmettre à un autre voyageur avant ton départ ». C’est par ce type d’actions que le tourisme contribue à la formation d’une opinion publique et même si le tourisme ne renversera jamais une dictature, il permettra de se rendre compte par soi-même de la situation.

Afin d’étayer mes recherches, j’ai décidé de m’entretenir avec Frédéric Germain, guide Karavaniers et grand voyageur. Voici un extrait de notre discussion :

« (…) un des meilleurs exemple est celui du Myanmar (Birmanie), dont la victoire d’Aung San Suu Kyi aux élections de 1990 avait été annulée par la junte militaire. La femme politique et figure de proue de la LND (Ligue Nationale pour la Démocratie) avait par la suite encouragé les voyageurs d’Asie du Sud-Est à ne pas se rendre au Myanmar afin d’éviter l’enrichissement par le tourisme de l’état dictatorial. Avec du recul, il fût par contre évident que la présence d’étrangers était primordiale pour véhiculer l’injustice sous les phares de l’opinion internationale. De plus, il demeure facile de voyager à l’intérieur du pays en ne fréquentant que de petits établissements qui ne relèvent pas de la junte. Le documentaire BURMA VJ démontre bien l’importance de faire sortir certaines images du pays, avec ces durs extraits vidéo de la « révolution safran » (septembre 2007), où les moines avaient été victimes d’une violence rarement vue en terre bouddhiste.

(…) Le cas de la Chine demande aussi une attention particulière. Pourquoi rendre tout un pays coupable du génocide culturel qui touche le Tibet, alors qu’à l’intérieur même des frontières de ce régime contrôlé, des millions de chinois sont en désaccord avec la politique en cours? Offrir une écoute à cette jeunesse en demande de justice ainsi que leur faire partager les bienfaits de la démocratie devient un geste éducatif voire même humanitaire, un geste de coopération internationale que tous et toutes peuvent accomplir ».

De l’avis de beaucoup, le boycott semble donc ne pas être la solution. En isolant un peu plus la population locale, il favorise la désinformation et la réalité n’apparait plus qu’à travers le prisme de la propagande…

En 2011, je pars loin, très loin, là où personne ne s’aventure, mais je remplis mes bagages de recul, de curiosité et d’ouverture d’esprit …

« Rester c’est exister, mais voyager c’est vivre ». G. Nadaud

Karavaniers

Karavaniers

«Un camp de base à échelle humaine, sept à huit spécialistes voyages qui pour la plupart sont aussi guides. Un peu plus de 1000 voyageurs par an... assez pour nous donner les moyens de nos ambitions et assez peu pour nous permettre de rester des artisans du voyage d'abord.»

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