Repérage au Groenland

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Repérage au Groenland

Vendredi, le 20 juillet 2007

Note: Vidéo tournée sur l’itinéraire de notre voyage, lors d’un repérage pour un projet futur…

Entre un inoubliable repérage alliant kayak, montagnes, icebergs et glaciers (voir le vidéo ci-dessus) et notre voyage de kayak de mer ici au Groenland que j’aurai l’opportunité de guider dans quelques jours en compagnie de mon collègue Jean-Philippe Bourgeois, je prends le temps de gribouiller quelques premières impressions…

Le départ de Montréal, à lui seul, fut toute une aventure pour nous quatre, participants à un nouveau repérage, qui nous occupions du transfert de tout le matériel (incluant les kayaks, quoique pliables!) que nécessitera le voyage Karavaniers qui suivra et comptera en tout treize pagayeurs; pas moins de trente-et-un sacs à enregistrer, pour un total de plus ou moins… 700 kg!!! Sans parler du transfert depuis l’Islande: petit l’avion! On empile même des sacs sur les sièges arrières non occupés! On y a cru qu’une fois décollé…

La magie des glaces se montre enfin: pas question de fermer l’oeil malgré le manque de sommeil. Admirer notre descente vers ce Groenland dont j’ai tant révé est un spectacle que je considère comme une opportunité extraordinaire. Les icebergs se compactent contre la côte mais semblent nous laisser un passage… connaîtraient-ils notre désir de ne pas perdre une seule journée sur l’eau? Ça arrive… Elle s’obstine à nous couper la route parfois, cette glace. Mais faire preuve de patience ouvre presque toujours la voie…

Il n’y a pas que le kayak pour nous émerveiller lors du repérage (incluant une portion d’alpinisme). Je considère avoir vécu là, une des plus belles journées de plein air de toute ma vie… D’abord, un départ facile du campement avec nos kayaks plus légers, contenant tout de même notre diner et le matériel de montagne. Deux belles heures à pagayer, direction glacier. Accostage et on se change pour la rando, sacs au dos. Belle marche d’approche jusqu’au glacier, puis est venu le temps de casser la croûte. Dessert et digestion; crampons, piolets, et en cordée! Crevassé le glacier… Mais Richard n’en est pas à son premier. Ne jamais oublier de se retourner en montée. Je ne parle pas sécurité ici, mais tout simplement de cesser de rêver à grimper plus haut et plutôt admirer ce qui se dessine derrière au fur et à mesure que l’ascension progresse. Au loin, le Knud Rasmussen, cet énorme glacier, semble vouloir nous réciter les aventures de ce grand explorateur dont il porte le nom.

Heure de la descente. Nous n’avons point de premiè¡re ascension à clamer, ni de montagne sans nom (commun au Groenland) à baptiser. Mais simplement se permettre, apràs avoir retiré ses crampons et plié bagages, de rentrer au camp de base en kayak tout en cotoyant ces blocs de glace flottants haut comme deux maisons! Même en faisant un effort, je n’aurais pu imaginer pareille journée…

Mes coéquipiers de repérage sont rentré à Montréal, me laissant seul à Kulusuk. Rien de pénible à être seul ici, l’un des villages les plus traditionnels de la plus grande île non continentale au monde, avec une population de 300 habitants, qui tristement diminue… À prime abord, me voilà bien peu fier d’avoir la peau si pâle parmi ces nomades dénaturés… mais soulagé de ne pas être Danois !

Les nouvelles sont particulières en région arctique: en première page du journal régional, le dernier ours polaire abattu (rare en été). Parlant du géant blanc, c’était l’alerte hier au village, les familles se regroupant au sommet des collines et cherchant la bête au loin. Une jeune fille aurait apercu l’ours sur les glaces flottant près de la côte. Mais, on en conclut à son imagination…

Avant de finir, comment vous décrire Kulusuk? J’ai vécu les chocs culturels (dans le sens positif du terme!) qu’offrent la Syrie, l’Inde ou l’Iran, mais Kulusuk en est un difficile à décrire… D’abord, c’est une île, longue d’à peine 10 km. C’est une petite école, qui accueille tout juste 70 élèves. C’est un magasin général pas plus grand que votre dépanneur, où l’on trouve cannes à pêche et armes à feu, dans l’allée juste après celle des confitures. C’est la viande de phoque qui sêche au soleil sur les cordes à linge. C’est le « gars des toilettes », qui passe changer le sceau de notre bécosse. C’est le temps que j’aille remplir le bidon d’eau à la pompe la plus proche, question que je fasse ma vaisselle…

C’est d’ici que je vous écris, impatient de retourner pagayer au milieu des glaces…

FRED

Un autre récit de voyage ici >>

Frédéric

1 Comment

  • Stéphane

    Magique ! Intense ! Captivant ce vidéo… on voudrait y être pour faire partie de l’équipe de repérage !
    La chance devient le fruit de croire en ses rêves et d’y travailler fort.
    Bravo messieurs, bravo Karavaniers !
    Continuez de nous faire rêver et de nous rendre chanceux de voyager avec vous…

    30/01/2009 at 12:42

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